Neige, vent, gel, chacun a eu sa part.
OK, mais dans la mare, on en fait toujours plus.
Aussi, tandis que la France se gèle les miches, la mare se gèle les miches et…. sent mauvais !
Pourquoi ?
Mais parce que ça fait au moins dix fois qu’on te dit que la mare c’est un genre de milieu hostile où il faut se battre pour survivre.
Par exemple, le Bourdon, ce Warrior du quotidien, sait mettre des chaînes à neige, pratique des sports de l’extrême et…. et peut rester plusieurs jours sans se laver.
En effet, si on se reporte une dizaine d’années en arrière quand la Grenouille et le Bourdon ont construit leur
Sauf que.
Sauf que quand la température atteint des abysses polaires (genre -10°C) et que le vent souffle, l’arrivée d’eau gèle !
Heureusement, en 10 ans, ce n’est que la seconde fois que cela se produit, mais crois moi quand c’est justement le jour où, t’en as légèrement marre.
Imagine un peu : la Coccinelle à longs cils se relève d’une gastro entérite, le Bourdon rentre d’une journée passée dans le froid (et oui, un autre jour je t’expliquerai ce que le Bourdon fait pour occuper ses journées, mais saches que l’hiver il a froid, le printemps il est mouillé, l’été il est rouge et l’automne il subit les assauts du vent, un job en or en somme), la Coccinelle à lunettes a pratiqué la peinture sur soi avec application et la Grenouille revient, à la nuit tombée, d’une journée dont le niveau de stress exige un bain chaud (la plus élémentaire humanité suggérerait qu’elle ait également un massage des épaules, mais ça, faut pas rêver).
La salle de bains se retrouve donc bien vite au centre des débats (C’est moi en premier ! Non c’est moi, j’ai eu froid toute la journée ! Non c’est moi j’ai les mains sales (euh, pas que les mains en fait) ! Non, c’est moi parce que… parce que je suis la mère de famille quand même (oui, l’argumentaire de la Grenouille est toujours ultra convaincant)).
Abusant de sa force physique et de sa légendaire persuasion (Laissez moi passer premier où je pète !), le Bourdon est finalement désigné premier usager.
Cependant et ceci est la preuve formelle de l’existence d’une justice transcendante, à peine le Bourdon s’est-il dénudé, à peine s’est-il posté droit et fier sous la douche, à peine a-t-il fait son réglage de température préféré que…. que rien, pas d’eau, nada.
Bien sûr, à cet instant le Bourdon éructe un injuste : « Mais enfin, c’est pas parce que je suis premier qu’il faut jouer à me couper l’eau ».
Je te passe les protestations outrées et la dignité blessée de la gente féminine devant ces accusations portées sans preuve.
Un regroupement en salle de bains (avec un Bourdon ceint d’une chaste serviette de toilette je rassure les âmes sensibles) fait rapidement la démonstration que le pommeau de douche n’est pas le seul touché et que le froid polaire qui règne alentour a fait geler l’arrivée d’eau.
En tel cas on le sait, une seule ligne de conduite : jeter une grande quantité d’eau chaude sur la dite arrivée.
Euh OK Chef, mais quand on n’en a pas d’eau, on fait comment ?
C’est fort simple, on se rhabille, on met son manteau, ses gants et son bonnet, on se munit d’une lampe de poche et on va quémander une grande bassine d’eau chaude chez les voisins.
Enfin, c’est ce que j’aurai fait si je n’étais pas une faible femme (Non, mais moi je peux pas sortir je dois m’occuper des enfants. Si c’est vrai), mais je sais pas, le Bourdon n’a pas voulu se rendre à l’évidence et a refusé d’affronter les éléments une nouvelle fois (C’est déjà moi qui ai galéré avec les chaînes à neige l’autre fois ! Ah bon ? M’en rappelle pas.).
Admirable dans la souffrance, la famille a donc fait preuve dans ce moment de détresse hydrique d’une solidarité sublime et une grande chaîne de l’amitié s’est formée pour :
> supporter nos odeurs corporelles mutuelles sans faire de remarques désobligeantes (Mais enfin qu’est-ce qui sent aussi mauvais dans le frigo ? Ah non c’est pas le frigo, il est fermé) ;
> utiliser les toilettes de façon modérée et réfléchie (Maman, maman, j’ai envie de vomir. Non, non, c’est pas possible, euh, ferme la bouche) ;
> n’ingérer que des boissons non aqueuses (Allez, on va se faire un bon café pour se remonter le moral ! Euh, non en fait, on peut pas, y’a pas d’eau).
Les aventuriers de l’extrême ont survécu à 18h d’interruption de l’alimentation en eau sans abandon d’enfant ni séparation de corps et désormais plus encore qu’avant, ils savent que l’eau est précieuse (surtout dans le pastis ajoute finement le Bourdon. Il est incorrigible).
Vas y fais l’expérience chez toi et dis nous combien de temps tu peux tenir sans te laver (euh, non la Coccinelle à lunettes toi tu ne peux pas jouer à ce jeu) ?
Déjà vécu, ainsi que la panne de courrant quand toute la maison moderne fonctionne à l'électricité... Rageant à vivre, petit sourire quand on y repense, large éclat de rire quand on lit ce qui se passe chez les autres ! Merci pour cette gaieté matinale !
RépondreSupprimerMyriam,
RépondreSupprimerJ'imagine en effet que nous ne sommes pas les seuls à vivre ce genre de déboire et je suis heureuse que ça t'est fait rire, d'autant que toi tu n'as pas eu à subir l'inconvénient majeur : l'odeur !
L'arme persuasive du Bourdon m'a fait exploser de rire... A mon âge, je pense être toujours dans la phase "pipi, caca, prout, vomi"!! Peut-être aussi de lointaines réminiscences, qques expériences bien senties et ce... sans préavis, sans ouverture des hostilités!
RépondreSupprimerEn tant que big fan de "Seul face à la nature"* (une émission TV géniale où le héro n'hésite pas à enrouler son tee-shirt plein d'urine autour de la tête pour se protéger de la chaleur du désert...), suis super impressionné : Félicitations aux survivors de l'extrême ardéchois !!!
RépondreSupprimerLes commandos-marine de Lorient ou autres GIGN (…) feraient bien d’en prendre de la graine sous peine de devoir troquer leurs treillis contre un juste-au-corps rose...
*Seul face à la nature est une émission de télévision diffusée sur NT1 et Discovery Channel en France dans laquelle l'animateur/présentateur Bear Grylls est volontairement placé dans un environnement sauvage, et doit retrouver la civilisation en faisant appel aux techniques de survie en milieu hostile.
Raf’sister,
RépondreSupprimerJe reconnais en toi, outre une personne dont l’humour s’accorde parfaitement à celui du Bourdon, une âme douce et bonne qui a du toute sa vie lutter pour s’imposer au milieu d’une horde de frères puis de fils et de mari.
Courage, le pipi-caca ne vaincra pas !
Raphaël,
RépondreSupprimerLe Bourdon aussi avait de longue date repéré l'émission de ton coeur et il s'efforce d'appliquer ses principes dans sa vie de tous les jours (sauf que j'ai pas été d'accord concernant le t-shirt mouillé avec tu sais quoi, autour de la tête).