GASTRO EN DEROUTE

Comme un rapide coup d’œil jeté dans ton open space désert te l’a laissé deviner, comme l’absence de bouchon de 9h00 à la machine à café te l’a fait supposer, comme tu l’as compris en te garant sur la place qui est pile à côté de l’entrée de l’école de tes enfants : aujourd’hui, la France ne se lève ni tôt ni tard, elle reste couchée pour soigner sa Gastro entérite !


Alors bien sûr, la Grenouille a cherché à innover, à se distinguer, elle a snobé tout le monde en ayant un rhum carabiné et en parlant du nez alors que tout le monde crie depuis les toilettes (oui, je sais, le taux de glamouritude de ce billet risque de dépasser tous les records !).

Pour autant, la Grenouille aussi vient d’être frappée quasiment dans sa chair par la galopante (c’est le cas de le dire) pandémie : la Coccinelle à longs cils est malade.

Comme tu sais, les enfants rechignent tout particulièrement à être malades aux heures ouvrables. Ils s’efforcent toujours de privilégier la pathologie de type nocturne avec un intérêt plus particulier pour le créneau minuit – 3 heures du mat’.

Hein, oui, c’est cela, pile le moment où soit tu dors (cas général), soit ton adoré fait une hypoglycémie et (comme on te l’a brillamment démontré hier) se jette sur toi.
En un mot, les enfants ne sont jamais malades quand il faudrait.
Pire, soyons honnêtes, il semble que les minots font exprès d’être souffrants justement la nuit qui précède ta présentation très importante au congrès national des experts de ton métier. Oui c’est ça le congrès qui se passe à l’autre bout du pays, pour lequel tu bosses depuis trois semaines et qui t’impose de prendre le train à 5h du mat’.
Donc, juste le jour où tu as tout misé sur ton charme personnel pour relever le niveau d’une présentation très très moyenne, tes enfants, ta progéniture, la chair de ta chair est malade toute la nuit !

J’ai pas besoin de te faire un tableau sur les manifestations de la Gastro entérite, hein ?

Si ?

Bon et ben imagine, le Bourdon ronfle dort comme un boeing 747 un ange, la Grenouille suffoque repose à son côté, quand tout à coup on entend comme venue de très loin (genre des profondeurs de la mer tu vois, un peu comme si c’était la voix de quelqu’un qui nage. Qui nage, oui, mais dans quoi ?) une petite voix qui dit : « Maman, Maman, j’ai vomi dans mon lit ».
Bien sûr immédiatement la Grenouille saute au devant de son enfant en détresse, non sans avoir au préalable flanqué un bon coup de coude au Bourdon (au moins si ça ne le réveille pas, ça fera cesser ses ronflements).
Et, devant l’ampleur du désastre, la Grenouille appelle bien vite le Bourdon en renfort, elle lavant l’enfant, lui changeant l’intégralité de la literie.

Tu remarqueras que tel un chef de commando la Grenouille a pensé avoir réalisé un partage des tâches permettant une optimisation du temps et un réconfort rapide de la Coccinelle.

L’idée était donc que sitôt la Coccinelle douchée et rhabillée, elle pourrait se glisser dans un lit tout propre.

Sauf que. Sauf que la Grenouille avait mésestimé le temps nécessaire au Bourdon pour enfiler une couette dans une housse de couette.
Elle avait oublié que le Bourdon, a fortiori au réveil et qui plus est la nuit, n’est pas en mesure de réaliser sans assistance ce type d’opération.
Par ailleurs, notre champion n’ayant pas été autorisé, compte tenu de l’horaire, a passé un appel à un ami, il s’est rapidement révélé inapte à la fonction de prestige qui lui avait été confiée.

C’est ainsi, que le foudroyant du regard (bon c’était la nuit aussi), la Grenouille s’est emparée de la couette et, dans un silence digne mais froid, l’a revêtue en un rien de temps de sa housse.

L’enfant enfin recouchée et la Grenouille encore un peu tendue, le Bourdon, tel le diplomate des causes perdues d’avance a eu ses mots sublimes : « Bon OK, j’ai pas été bon, mais au moins… ça te fera un sujet pour ton blog ! »

Comme elle l’a d’ailleurs fait cette nuit, la Grenouille n’aura qu’une réponse : Sans commentaire !